Fondateur de lieux d’accueil pour des enfants et des adolescents maltraités ou placés par les tribunaux comme nous l’avons exposé dans la première partie (voir bulletin n° 54), Henri Rollet (Fig. 1) a utilisé ses compétences de juriste pour obtenir d’importantes évolutions de la justice des mineurs. Également précurseur dans ce domaine, il crée à Paris, en 1890, le premier comité de défense des enfants traduits en justice dont le rôle sera majeur dans l’élaboration puis l’adoption de la loi de 1912 sur les tribunaux pour enfants et adolescents et la liberté surveillée. Nommé juge au tribunal pour enfants de la Seine en 1914, il se montre une fois de plus extrêmement novateur en créant quelques année plus tard le Service social de l’enfance en danger moral attaché au tribunal et dont les auxiliaires préfigurent les futures assistantes sociales. Soucieux d’informer les différents acteurs concernés de tout ce qui touche au domaine de l’enfance, il fonde la revue L’Enfant. Tout au long d’une vie personnelle marquée par les épreuves, Henri Rollet aura été l’un des plus grands défenseurs de l’enfance malheureuse.