Un survol historique
Dès le mésolithique moyen (8000 à 6500 av. J.-C.) et jusqu'au premier âge du Fer (800 à 500 av. J.-C.), des chasseurs-cueilleurs nomades, puis des agriculteurs sédentaires occupaient déjà cette plaine alluviale sur la rive gauche de la Seine.
Proches voisins de Paris, les villages de Vaugirard et de Grenelle vont vivre directement au rythme de l’histoire de la capitale, avec ses alternances de famines et de prospérité, de guerres et d'apaisement . Au XIIIème siècle, Vaugirard, avec ses vignes, ses clos labourés et ses carrières de pierre à bâtir, attire les Parisiens fortunés qui y établissent leurs maisons de campagne. Il deviendra bientôt un lieu de pèlerinage aux reliques de Saint-Lambert et tissera des liens étroits avec la paroisse Saint-Sulpice, mais se couvrira aussi de cabarets et de guinguettes.
Plus tard, on voit s’installer des briqueteries, tuileries, manufactures de produits chimiques, filatures de coton, blanchisseries, maraîchers. Puis survient la Révolution et son cortège de bouleversements.
En 1824, la création par Jean-Léonard Violet, sur des terres agricoles, du village de Grenelle, est bientôt suivie du développement de nombreuses industries, notamment vers la rive de la Seine. Rapidement, Grenelle demande à se séparer de Vaugirard et l'obtient en 1830, mais les deux villages finiront par devenir parisiens lors de l'annexion de 1860 voulue par Napoléon III, avec la création des vingt arrondissements de Paris.
Un prodigieux essor fait alors passer la population du 15ème arrondissement d'un peu plus de 50.000 habitants à sa création, à quelque 200.000 habitants à la veille de la Première Guerre mondiale, avec sa grande entreprise métallurgique, ses petits entrepreneurs, ses ouvriers venus de toutes les provinces, ses commerçants, ses communautés religieuses caritatives, ses hôpitaux, mais aussi ses chiffonniers.
A la "Belle Époque", les luttes politiques, les mutations économiques sociales, sans oublier les artistes, les savants génèrent peu à peu un mode de vie à la fois différent et déjà proche du nôtre. C'est aussi dans ces années de la Troisième République que se façonne durablement le paysage urbain de l'arrondissement.
Durant la première moitié du XXème siècle, notre arrondissement prend une place importante dans les industries nouvelles : dirigeables, automobiles, avions, ascenseurs, téléphone, électricité, T.S.F., etc.
Après la Seconde Guerre mondiale, la désindustrialisation entraine, parfois de façon radicale comme au Front de Seine, l’évolution vers un arrondissement résidentiel qui, avec ses grands ensembles immobiliers, ses parcs et ses jardins, mais aussi ses vieilles maisons, ses immeubles bourgeois, ses logements sociaux, a su conserver jusqu’à présent une partie de son patrimoine, et maintenir une certaine mixité sociale.

Le village et l’église de Vaugirard en 1881 Louis Masson (1825-1874), Musée Carnavalet
(au fond, le clocher de l'église Saint-Lambert)