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GRENELLE, TERRE D'UTOPIES

(François de Béru/bulletin n° 41)



Au début du XIXe siècle, la plaine de Grenelle était encore à peu près déserte et il n’est pas surprenant que cette vaste étendue, aux limites de Paris, ait pu laisser libre cours à l’imagination d’esprits ambitieux, dont les vues peuvent nous paraître, rétrospectivement, assez peu réalistes, voire utopiques.
Ainsi, en 1825, au moment-même où la plaine de Grenelle commence à se transformer sous l’impulsion de Léonard Violet en un quartier d’habitations, de commerces et d’industries, paraît un mémoire visant à la submerger pour la transformer en naumachie destinée à l’instruction des élèves de la Marine. Quelques années plus tard, un autre projet prévoit la dérivation de la Seine par la plaine de Grenelle au moyen de canaux, d’écluses et de docks.
Si ces projets avaient abouti, l’aspect de Grenelle en aurait été considérablement modifié, et l’avenir de notre arrondissement en grande partie compromis. Mais en les évoquant, on peut aussi rêver aux vaisseaux de haute mer croisant au large de l’avenue de Suffren, ou aux péniches glissant sur les eaux calmes d’un canal au carrefour Convention - Croix-Nivert.

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Plan d’une naumachie pour la plaine de Grenelle,

par Naudy-Perronnet, 1825

 (lithographie par Joumar, BHVP, cote B1306)
La plus grande partie de Vaugirard, d’Auteuil et de Passy est submergée par le bassin d’exercice et la contre-allée du Champ-de-Mars sert de quai à la rade projetée

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