MARCHANDES ET MARCHANDS DES QUATRE-SAISONS
Hugues Dewynter (bulletin n° 64)
Ce nom, qui parait de nos jours quelque peu désuet, était donné à des marchands ambulants qui vendaient dans les rues, en les transportant sur des voitures à bras, des légumes, des fruits ou des fleurs de la saison en cours. On trouvait parfois des poissonniers, plus rarement de la laiterie et de la crémerie.
À la veille de la Grande Guerre les petits marchands des quatre-saisons étaient très nombreux dans les rues de Paris. Il ne faut pas oublier qu’une grande partie des parisiens (alors près de 4 millions intra-muros) étaient ce que l’on a qualifié un peu dédaigneusement de" petit peuple" pour qui les fins de mois étaient souvent bien difficiles. Les légumes étaient la nourriture de base et la plus abordable, servant à faire la soupe que l’on mangeait quotidiennement matin, midi et soir.
Sous le titre Les marchands des quatre-saisons sont appelés à disparaître, on pouvait lire dans un journal parisien de 1956 le texte suivant : « Il y a dans Paris 2407 marchands des quatre-saisons… Mais ces "crainquebilles"[1] sont appelés à disparaître. Le préfet de police a en effet suspendu toute attribution de nouvelles licences et les marchands décédés ne peuvent être remplacés. Ainsi estime-t-on que dans 20 ans, il n'y en aura pratiquement plus dans la capitale dont la circulation s'en trouvera (peut-être) améliorée. »
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Marchands des quatre-saisons, 355 rue de Vaugirard