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L'EXPLOSION DE LA POUDRERIE DE GRENELLE LE 31 AOÛT 1794
 

Thomas Le Roux, Chargé de recherches au CNRS - Centre de Recherches Historiques (CNRS-EHESS)

 

Article publié dans le bulletin n° 51 (printemps 2018) de la Société historique et archéologique du XVème arrondissement, augmenté de nouvelles illustrations en 2025.

20 pages

Pour en faire l'acquisition sous forme numérique, c'est ici.

 

 

Le 31 août 1794, à Paris, l’explosion de la poudrerie de Grenelle fait plus d’un millier de morts et de blessés ; le 15 octobre 1810 est édicté le décret sur les établissements industriels insalubres et dangereux. Ce décret, qui est le fondement de la législation actuelle sur les établissements classés et les risques technologiques, a fait l’objet de plusieurs travaux. En revanche, bien qu’il s’agisse de l’accident industriel le plus meurtrier de l’histoire de France (celui de Courrières mis à part) et sans aucun doute son premier véritable accident technologique, la catastrophe de Grenelle n’a jamais fait l’objet de recherches historiques spécifiques, laissant subsister un mystère entouré d’une brume, sinon d’une fumée opaque. Malgré cette méconnaissance, ou à cause d’elle, cet événement est bien souvent présenté comme fondateur de la loi de 1810.   

Le nombre considérable de victimes, l’emplacement de la poudrerie à l’intérieur de Paris, sa brève existence (avril-août 1794) incluse dans la mobilisation patriotique et l’effort de guerre du gouvernement révolutionnaire de l’an II, sans même parler de l’instrumentalisation politique de l’explosion et de la légende qui en découla, sont autant de facteurs qui confèrent à la catastrophe un caractère exceptionnel à tous points de vue, laquelle n’a d’égal que son mythe. Par ailleurs, elle possède la particularité d’avoir eu lieu avant l’avènement de l’âge industriel, ce qui en fait l’un des marqueurs symboliques de l’émergence des risques industriels et de leur appréhension par les sociétés.

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