ANSELME PAYEN (1795 - 1871)
(M. Périn/Bulletin n° 7)
Anselme Payen est inconnu du grand public. Pourtant, en haut de l'escalier nord de la Faculté de Pharmacie, sa statue voisine avec celles de Claude Bernard, de Lavoisier, et de Littré. Ce travail tente de réparer le relatif oubli dans lequel est tombé ce remarquable chimiste qui fut pendant cinquante ans un des plus importants notables de Grenelle. En 1791, le père d'Anselme, Jean-Baptiste Pierre Payen, avait acheté la « maison blanche », bâtisse isolée près de la Seine, dans le lieu-dit de Javel, et voisine des usines de produits chimiques qu'il avait installées dans le secteur situé entre les rues des Entrepreneurs et de Javel actuelles. Ses amis s'appelaient Chaptal, Berthollet, Monge... C'est là que grandit le jeune Anselme qui, totalement autodidacte, développe diverses techniques chimiques dont surtout la synthèse du borax. En 1929, il est nommé professeur suppléant dans la chaire de chimie à l'Ecole centrale et en 1931, il devient membre du premier conseil municipal de Grenelle. Mais sa découverte majeure est celle de la « diastase », obtenue à partir de l'orge puis du blé et de la pomme de terre, ouvrant ainsi la voie à la découvertes des diastases (on dit maintenant enzymes) animales... l'enzymologie était née. En 1839, il céda ses usines pour se consacrer à la recherche et à l'enseignement, devenant titulaire des chaires de chimie industrielle et agricole à l'Ecole centrale, et de chimie appliquée à ce qui deviendra le Conservatoire national des arts et métiers. Il deviendra enfin membre de l'Académie des sciences en 1842, et secrétaire perpétuel de la Société centrale d'griculture en 1845. Il mourra dans une quasi indifférence le 12 mai 1871 dans sa maison familiale située au coin de la rue Violet et de la rue des Entrepreneurs, maison qui deviendra en 1875 l'asile Payen, et qui est actuellement un établissement pour personnes âgées, portant toujours le nom d'Anselme Payen.