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Histoire des automobiles Mors. Le sport avant le luxe 

(Eric Favre/Bulletin n° 23)

 

En 1885, Louis et Emile Mors prennent la tête d'une petite entreprise familiale d'appareillage électrique. Les deux frères font évoluer la société en y ajoutant du matériel de signalisation électrique, et la construction de sémaphores et de canots à moteur. Cette même année, Emile Mors conçoit le premier tricycle à vapeur et, en 1895, il se lance véritablement dans la conception d'une voirure automobile (avec moteur de quatre cylindres en ligne de 6 HP) secondé en cela par l'ingénieur Henri Brasier. Cette automobile remporte un vif succès (200 exemplaires construits en deux ans). Après plusieurs améliorations, jusqu'à un chassis de tourisme équipé d?un moteur de 16 HP, les frères Mors se lancent dans la compétition automobile et remportent en 1897 la course Paris-Dieppe, prélude à une aventure sportive émaillée d'un nombre impressionnant de victoires. En cette toute fin du XIXe siècle, environ dix chassis sortent quotidiennement des ateliers du 48 rue du Théâtre ; la raison sociale de l'entreprise est devenue « Société anonyme d'électricité et d'automobiles Mors ». En 1904, le palmarès des Mors dans les compétitions étant devenu très éloquent (il égale celui des Panhard et Levassor), Louis et Emile augmentent la production des voitures de tourisme, puis entament celle de petits camions et d'omnibus à deux étages. Des succursales sont ouvertes en Angleterre et aus Etats-Unis. Mais à partir de 1906, l'entreprise, qui emploie un millier de personnes, rencontre des problèmes de trésorerie qui deviennent si préoccupants qu'il est envisagé la fermeture de l'usine. Mais Harbleicher, administrateur et financier, contacte un certain André Citroën, qui a fait prospérer une usine d'engrenages à chevrons métalliques. Citroën accepte le poste de président tout en conservant sa propre entreprise. En cinq ans, il relève l'affaire avec l'appui du directeur commercial et plus tard directeur général, G. M. Haardt, connu plus tard du grand public en tant que responsable des « Croisière noire » et « Croisière jaune ». De nombreux modèles sont ajoutés à la production. En 1918, Citroën en arrive à fabriquer ses propres voitures dans les locaux Mors. Le bureau d'études et le centre d'essais Citroën absorbe définitivement les lieux en 1925. C'est la fin de l'aventure Mors (mis à part la fabrication de scooters dans les années cinquante) et le début de l'épopée Citroën.

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Mors 12/16HP sport de 1923

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