


Le passé industriel de Grenelle - I -
Quelques manufactures chimiques s’installent sur la rive gauche de la Seine dès le XVIIIe siècle. Le développement industriel commence dans la première moitié du XIXe siècle avec la création et l’évolution des infrastructures : gare fluviale, port de Grenelle et lignes de chemin de fer. C’est sur cette emprise que sera réalisé le Front de Seine
Métallurgie
Installée depuis 1844, entre le boulevard de Grenelle et la rue du Docteur-Finlay, la fonderie, forge et chaudronnerie des Établissements Derosne et Cail devient en 1850 la Société Jean-François Cail et Compagnie. Elle fabrique les très rapides locomotives Crampton (ci-dessus). À partir de 1865 la société fabrique essentiellement des machines-outils, des machines sucrières et agricoles, des rails. Et en 1870-1871, des canons et des mitrailleuses.
Dans le même quartier, à partir de 1841, les Forges de Grenelle produisent fers corroyés, laminoirs, marteaux et pièces de forge.
En 1912, André Citroën installe au 31 quai de Grenelle la Société anonyme des engrenages Citroën. Ces engrenages à chevrons (ci-contre) ont le double avantage d’être moins bruyants et d’un rendement énergétique supérieur aux engrenages classiques.
La Chaudronnerie mécanique et fonderie de cuivre de Jules Huard s’installe en 1865 rue des Entrepreneurs, à l’angle du quai de Javel. Elle est remplacée en 1875 par la Chaudronnerie Kahn et Ferrary qui fabrique et exporte des batteries de cuisine. C’est alors l’une des plus importantes industries du département.
Transports
En 1863, l’entreprise de carrosserie et matériel ferroviaire Chevalier-Cheylus, située au 65 quai de Grenelle fabrique et entretient le matériel roulant pour chemins de fer : voitures de voyageurs (à g. train du Mont-Cenis), wagons de marchandises, wagons postaux, voitures de luxe pour trains spéciaux. Collabore avec Cail.
En 1924, André Citroën installe sur ce terrain son usine d’automobiles, qui sera dénommée Citroën-Grenelle. On y fabrique des ponts-arrières et des essieux (ci-dessus, vers 1970).
Au 19 rue des Entrepreneurs, Armand Deperdussin crée en 1910 la Société pour la Production des Aéroplanes Deperdussin (SPAD). Avec le moteur Gnome, les avions SPAD monocoques et aérodynamiques vont surclasser tous leurs rivaux. Avec ces avions, le record de vitesse est de 145km/h en 1912. Pendant la guerre de 1914-1918, la société se consacre exclusivement aux besoins de la défense nationale. Guynemer et d’autres aviateurs français assurent la maîtrise aérienne avec le SPAD XIII (ci-dessus).
Combustibles
Au début du 19e siècle, la Société des combustibles s’installe à l’angle de la rue de Javel et de l’avenue Émile Zola avec ses ateliers et ses dépôts de charbon. La Société Industrielle du Téléphone (SIT) occupera le site après la guerre de 1914-1918.