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L'HÔPITAL DES "ENFANS-GASTÉS"

DE VAUGIRARD

(Jacques Couvreur/Bulletin n° 11)

 

Le promeneur qui dirige ses pas vers la porte de la Plaine par la rue Olivier de Serres peut remarquer au n° 34 l'entrée d'une voie privée, le passage Olivier de Serres. S'il emprunte cette ruelle, il va traverser les restes d'un espace de verdure enserré par des immeubles bétonnés, pour aboutir au 365 rue de Vaugirard. Pourrait-il se douter qu'il vient de traverser le site de l'Hôpital des Enfans Gastés où, de 1780 à 1792, on a traité quelque 2.000 bébés atteints de syphilis, un établissement pilote et novateur qui témoignait des efforts de l'Ancien Régime pour améliorer les conditions sanitaires de la population. C'est qu'à l'époque, la syphilis ou "grosse vérole" constituait un fléau encore plus redoutable chez les tout-petits que chez les adultes. La maladie suscitait une véritable terreur, les malades étaient plus ou moins bannis ou séquestrés et les enfants étaient pratiquement voués à la mort parce qu'aucun établissement ne voulait les prendre en charge.
Ainsi, en 1685, un nourrisson "vénérien" âgé d'un mois était renvoyé de l'hôpital général après le décès de sa mère au prétexte que cet établissement n'avait pas l'obligation de le traiter. Un bien triste fait divers qui malheureusement s'est répété pendant près de trois siècles. Il fallut attendre 1780, avec la fondation de l'hospice de Vaugirard pour les "Enfans Gastés", pour que ce douloureux problème trouve une solution, ceci sous l'impulsion d'un Lieutenant-Général de Police généreux et très entreprenant,
 Jean-Charles Lenoir.
Pour comprendre cette réalisation l’auteur reconstitue sa toile de fond et reprend les lignes encadrantes du passé : le problème de la syphilis à Paris au XVIIIe siècle, le sort des malades et plus particulièrement des enfants contaminés, la personnalité des fondateurs de l'hospice, avant d'envisager sa structure et son fonctionnement puis son destin
.

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Buste présumé de Jean-Charles Lenoir par Jean-Antoine Houdon (1784)
(Musée du Louvre)

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