
L’hôpital Pasteur
Premier hôpital au monde à généraliser l’isolement des malades atteints de maladies contagieuses dans des chambres individuelles, l’hôpital de l’Institut Pasteur ouvrit ses portes en 1900. Il dut fermer le 31 décembre 1999, dans le cadre de la restructuration hospitalière, après un siècle d’activité exemplaire.
Les fondateurs
Les travaux d’Émile Roux, proche collaborateur de Pasteur, et de Louis Martin, présentés au Congrès international d’hygiène et de démographie (Budapest, 1894) sont à l’origine de l’hôpital, conçu pour que chaque malade soit isolé afin d’éviter la contagion. La fortune de Mme Lebaudy permit la concrétisation du projet : acquisition d’un terrain entre la rue de Vaugirard et la rue Dutot (actuelle rue du Docteur-Roux), construction et entretien du futur hôpital. Ce legs permit de soigner gratuitement les malades jusqu’en 1939.
Le bâtiment et ses aménagements
Composé de deux ailes (pavillon Louis Martin, au nord, pavillon Émile Roux, au sud) reliées par un jardin d’hiver (Florentin Martin, arch.), l’hôpital offrait 70 lits : chambres (boxes individuels) donnant sur un balcon extérieur, salles pour convalescents, chambres pour l’accueil des familles et salles d’opération. Les théories de Louis Pasteur sur l’asepsie et l’hygiène hospitalière y étaient scrupuleusement appliquées. Cuisine, réfectoire, lingerie, buanderie étaient regroupés dans une annexe. Les bâtiments étaient reliés par des galeries souterraines. L’entrée de l’hôpital, au 211 rue de Vaugirard, donnait accès à un centre de consultation et de vaccination. .
Le personnel médical
La direction de l’hôpital fut assurée par Louis Martin, médecin-résident jusqu’en 1939, puis par son fils René Martin, auquel succéda Bernard Sureau en 1969. Le médecin-résident était assisté par plusieurs internes. Les soins des malades étaient confiés aux sœurs de Saint-Joseph de Cluny, selon un contrat établi en 1899. Jusqu’à la fermeture de l’hôpital, elles assurèrent en outre le ménage, la cuisine et la buanderie. La propriété de l’Institut à Jouy-en-Josas (legs de Mlle Bourget) les accueillait pendant les vacances. Un prêtre de Saint-Jean-Baptiste de La Salle était chargé de l’aumônerie.
Les activités de l’hôpital
Avant la généralisation de la vaccination chez l’enfant, l’hôpital eut à traiter les maladies infantiles. On y soignait aussi des coloniaux, victimes de maladies tropicales. Dans les années 1930, on parvint pour la première fois à y guérir la méningite bactérienne. Après la Libération, l’hôpital devint le premier centre d’application thérapeutique de la pénicilline. Á partir de 1983, il accueillit les malades du SIDA. Confronté à des difficultés financières, l’hôpital se rapproche de l’Assistance publique en 1972. Depuis sa fermeture, en 1999, il abrite un centre d’enseignement et des bureaux. L’hôpital Necker poursuit désormais l’œuvre accomplie par l’hôpital Pasteur.