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L'USINE CITROËN DE JAVEL, FABRIQUE DE MUNITIONS PENDANT LA GRANDE GUERRE  

(François de BÉRU / Bulletin n° 46) 

 

Dès le début de la Grande Guerre, il apparaît que les arsenaux de l’État ne sont pas en mesure de faire face aux besoins en munitions. Afin d’y remédier, André Citroën, déjà présent à Grenelle, propose au Gouvernement de créer une usine uniquement destinée à la fabrication d’obus de 75 mm. Le marché est conclu en février 1915 et des terrains - essentiellement maraîchers - sont rapidement acquis à Javel.
La production intensive de munitions, qui atteindra vingt-six million d’obus, est confiée en grande partie à du personnel féminin, les munitionnettes, qui suppléent l’absence des hommes partis au front. En compensation de conditions de travail difficiles, des mesures sociales sont mises en œuvre, qui feront de l’usine de Javel un modèle du genre (infirmerie, pouponnière, cantine, coopérative…) et, en matière d’organisation du travail, une vitrine pour les visiteurs de marque et les délégations étrangères.
Parallèlement, André Citroën se préparait depuis 1916 à la reconversion de l’usine de Javel, en faisant étudier par quelques ingénieurs un modèle de petite voiture populaire susceptible d’être produite en grande série. Ainsi, au lendemain de la guerre, il sera prêt à fabriquer la première automobile Citroën, la 10HP type A, qui sera présentée au Salon de 1919. Quant aux munitionnettes, elles retourneront à leurs occupations antérieures, dans des conditions souvent problématiques. 

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Terrains maraîchers sur lesquels seront édifiés les ateliers de l'usine de munitions André Citroën 
(Album de vues photographiques de 1915 - BNF)
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Présentation des obus en recette, dans le grand atelier d’usinage et de montage, 28 septembre 1915 

(Album de vues photographiques de 1915 - BNF)

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