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LE BAL NÈGRE DE LA RUE BLOMET

Dimitri Vicheney
 

Article publié dans le bulletin n° 4 (Automne 1994) de la Société historique et archéologique du XVème arrondissement, augmenté de nouvelles illustrations en 2025. 

12 pages

Pour en faire l'acquisition sous forme numérique, c'est ici.

 

En 1924, un candidat antillais à la députation, du nom de Jean Rézard des Wouves, installa son quartier général dans l'arrière-salle d'un café-tabac situé au 33 rue Blomet et qui était une ancienne ferme-grange au XVIIIe siècle. Peu à peu, ses meetings se transformèrent en réunions dansantes qui devinrent permanentes, même après les élections, et donnèrent naissance au "bal Colonial" ou "Bal Nègre". Cette dernière appellation, qui serait bien sûr inenvisageable aujourd'hui, répondait à une vogue puissante de cette époque, depuis "l'Art nègre" qui influença Cézanne puis les cubistes dès 1905, jusqu'à la "Revue nègre" qui, en 1925, eut un succès et un impact considérables.

Repris par le violoniste-clarinettiste martiniquais Ernest Léardée à la tête d'un petit orchestre noir, le bal du 33 rue Blomet devint un lieu haut en couleur, fréquenté par le Tout-Montparnasse et même le Tout-Paris (Robert Desnos fut le tout premier, suivi par Foujita, Joséphine Baker, Kiki de Montparnasse...). La guerre interrompit les activités de ce bal, qui les reprit entre 1945 et 1962 avec d'autres orchestres. Resté simple café jusqu'en 1989, cet établissement redevint alors un lieu de spectacle sous divers noms successifs (Saint-Louis Blues, Le 33), avant de faire l'objet en 2014 de travaux importants. Depuis sa réouverture en 2017, il est aujourd'hui, sous le nom de Bal Blomet, un lieu particulièrement apprécié des amateurs de musiques plurielles, et notamment de jazz.

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Le Bal de le rue Blomet vu par le dessinateur Sem (L'Illustration du 7 décembre 1929)

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